Invasion mongole de l'Europe

Expansion de l'Empire mongol de 1206 à 1294 et rétrécissement de la Horde d'or entre 1279 et 1294.

L’invasion mongole de l'Europe au XIIIe siècle (1236-1242) désigne un ensemble de campagnes militaires menées par l'Empire mongol, pour envahir et conquérir des parties de l'Europe grâce à son armée. Elle est la suite de l'invasion mongole de la Rus' de Kiev (1223-1240) et comprend entre autres celles de la Pologne (1240-1288) et de la Hongrie (1241-1286). Elles sont provoquées par le soutien que les princes russes ont apporté aux seigneurs Coumans (aussi appelés Kipchak), un peuple de la steppe cible des mongols qui voulaient unifier tous les peuples nomades sous leur contrôle. Après avoir perdu leurs territoires, ceux-ci se sont réfugiés chez les russes puis les hongrois, amenant leurs poursuivants mongols jusque dans ces territoires[1],[2].

Elle provoque la destruction des principautés slaves et des grandes villes, comme Kiev et Vladimir[3]. Les invasions mongoles touchent également l'Europe centrale, notamment la Bohême-Moravie, la Pologne (bataille de Legnica, 1241), la Moldavie, la Valachie, la Transylvanie, la Hongrie (bataille de Mohi, 1241) et la Bulgarie.

Les opérations sont dirigées par le général Subötaï et commandées par Batu et Khadan, deux petits-fils de Gengis Khan. À la suite des invasions, un grand nombre des territoires conquis sont soumis d'abord à l'Empire Mongol puis à la Horde d'or. Ces invasions sont dirigées par les mongols mais d'autres peuples cavaliers de diverses origines, notamment turcophones, y ont participé. Leurs raids figurent parmi les conflits les plus violents de cette période, car à l'invasion succède le pillage systématique, l'incendie des localités et l'esclavage des populations capturées. Au moins 20 à 40 % de la population meurt, massacrée ou à la suite des épidémies. Roger des Pouilles, un moine italien et chroniqueur qui se trouvait en Hongrie au moment de l'invasion, a souligné non seulement les « massacres de masse » de l’occupation, mais aussi que les Mongols « trouvent du plaisir » à humilier les femmes[4]. Les princes européens jusque-là divisés et belliqueux entre eux, se rendent compte de la nécessité de coopérer face à l'invasion mongole et suspendent les conflits locaux dans plusieurs parties de l'Europe centrale, pour reprendre une fois la menace écartée[5],[6].

  1. Marie Favereau (trad. de l'anglais), La Horde : comment les Mongols ont changé le monde, Éditions Perrin, , 432 p. (ISBN 978-2262099558)
  2. (fr-fr) Marie Favereau - La horde : comment les Mongols ont changé le monde Consulté le .
  3. Michel Heller : Histoire de la Russie et de son Empire, 2015, Éd. Tempus Perrin, (ISBN 978-2262051631)
  4. (en) Richard Bessel et Dirk Schumann, Life after death: approaches to a cultural and social history of Europe during the 1940s and 1950s, Cambridge University Press, , 143– (ISBN 978-0-521-00922-5, lire en ligne)
  5. Jackson 2005, p. 205.
  6. (en) Francis Dvornik, The Slavs in European History and Civilization, Rutgers UP, (lire en ligne), p. 26

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